Phacélie… aussi !

3 bonnes raisons de l’adopter au jardin

Connaissez-vous cette plante aux multiples atouts ? Originaire d’Amérique du Nord, les fées se sont penchées au-dessus du berceau de cette belle bleue et d’un coup de baguette magique l’ont dotée de 3 qualités majeures.

     1. La beauté

Souvent plébiscitée pour ses qualités d’engrais vert, on en oublie parfois que la phacélie est avant tout une belle plante.

Ses fleurs bleu lavande sont très parfumées. Elles sont regroupées sur une inflorescence en forme de crosse, qui se déroule progressivement au fil de sa croissance. Etamines et styles dépassent largement de la corolle de cinq pétales, donnant à l’ensemble floral cet aspect hérissé (photo ci-contre).

Ses feuilles, profondément divisées, rappellent celle de la tanaisie. D’où son nom complet : phacélie à feuilles de tanaisie (Phacelia tanacetifolia). Sa tige, recouverte de poils, propulse la plante jusqu’à un mètre de hauteur.

 

 

 

 

 

 

Après la floraison, qui a lieu près de 4 mois après le semis, les fruits apparaissent. Ils prennent la forme de petites capsules (photo ci-contre), renfermant chacune entre 2 et 4 graines de future phacélie. C’est pourquoi il convient de la couper avant la formation des fruits si elle utilisée comme engrais vert dans le potager, sans quoi le risque est de la voir repousser un peu partout au milieu des légumes !

 

 

       2. La générosité

La phacélie est aussi une plante mellifère. Elle arrive en tête du classement des plantes préférées des abeilles, au coude à coude avec la bourrache et le mélilot. Semée de façon échelonnée, elle leur offre un superbe garde-manger pendant plusieurs mois. Son miel est délicieusement parfumé !

La phacélie s’emploie également aux côtés des plantes craignant les invasions de pucerons (par exemple les rosiers), de cochenilles ou de carpocapses, car elle attire leurs prédateurs, comme les larves de syrphes (insectes ressemblant à des abeilles – photo ci-contre).  

 

 

 

 

 

 

 

      3. La richesse

La phacélie constitue un excellent engrais vert. Elle peut occuper une parcelle de potager avant les semis de légumes, empêchant ainsi la pousse des mauvaises herbes ainsi que le tassement et le lessivage des sols (écoulement de leurs constituants lors de fortes pluies). Ses racines vont décompacter la terre et son feuillage, une fois coupé et enfoui, va l’enrichir en humus et en azote.

La règle est simple : il faut couper les tiges de phacélie au ras du sol, soit avant la floraison pour l’apport d’azote du feuillage enfoui dans le sol, soit après la floraison et avant la formation des capsules de graines, pour profiter d’un meilleur enracinement. Il ne faut surtout pas arracher les racines, qui vont enrichir le sol en se décomposant.

Trois utilisations sont possibles à ce stade :

  • Réutiliser tout de suite la parcelle pour d’autres semis ou plantations, auquel cas la phacélie coupée servira de paillage, maintenant le sol humide et limitant la pousse des mauvaises herbes ;
  • Enrichir le sol et améliorer sa fertilité, en attendant au moins 6 semaines après la coupe de la phacélie avant d’utiliser la parcelle pour d’autres cultures, afin que la décomposition des déchets végétaux soit suffisamment avancée pour que les organismes vivant dans le sol commencent à fabriquer de l’humus ;
  • Placer les tiges de phacélie dans le composteur, surtout si vous n’avez pas de feuillus à proximité. Elles complèteront efficacement les autres déchets présents, notamment les épluchures de légumes qui à elles seules ne suffisent pas à constituer un compost équilibré

En plus de ses nombreuses qualités, la phacélie est peu exigeante. Elle s’accommode de tous types de sols, dans la mesure où ils sont légers, et aime l’exposition plein soleil. Il suffit de la semer à la volée (lien vers l’article sur les différentes façons de semer) du printemps à l’été.

La phacélie n’est pas un engrais vert d’automne car c’est une plante gélive, qui ne supporte pas les épisodes de grand froid. Il faudra alors lui préférer le seigle, la vesce ou le trèfle incarnat.

L’info en +

Les feuilles de phacélie contiennent des psychotropes et étaient couramment utilisées par les Amérindiens dans les cérémonies de passage à l’âge adulte.

Elle appartient à la grande famille des Hydrophyllacées, regroupant des espèces de plantes herbacées dicotylédones, c’est-à-dire dont l’embryon possède deux lobes. A vous d’essayer de placer cette information au détour d’une conversation !