La phacélie, très florifère, est un engrais vert parfait pour attirer les pollinisateurs et stimuler la biodiversité.
Engrais verts et plantes utiles : ce qu’ils sont, ce qu’ils ne sont pas
Qu’est-ce qu’un engrais vert ?
Aussi connus sous le nom de plantes utiles au sol, les engrais verts rassemblent des espèces sélectionnées pour être utilisées en tant que cultures intermédiaires et qui permettent, entre autres, de régénérer le sol et d’en améliorer la structure.
Comme pour beaucoup d’autres, leur usage ancestral était déjà de rigueur du temps des Grecs et des Romains. Remises au goût du jour avec l’avènement de l’agriculture biologique, les jardiniers amateurs sont de plus en plus nombreux à intégrer les plantes utiles à leurs plans de rotation des cultures, car elles permettent notamment de :
- produire sans épuiser les sols ;
- participer à leur régénération entre deux cycles.
Cette technique est plébiscitée pour un jardinage respectueux de la nature et du sol.
La différence entre un engrais vert, un engrais naturel et un engrais chimique
Une confusion est parfois faite entre les engrais verts, les engrais organiques et minéraux et les engrais chimiques. Tous trois sont bien différents et ces termes ne sont pas interchangeables !
- Les engrais verts sont en fait des plantes utiles au sol cultivées et utilisées en substitution des engrais chimiques et en complément des engrais naturels. Elles permettent d’assurer la santé du sol de diverses façons et de stimuler la biodiversité.
- Les engrais organiques et minéraux sont élaborés à partir de matières organiques (végétales comme animales) et de matières minérales. Ils sont utilisables en agriculture biologique.
- Les engrais chimiques sont des produits phytosanitaires de synthèse qui peuvent contenir diverses substances chimiques. Ils sont incompatibles avec l’agriculture biologique.
Quelle est l’utilité d’un engrais vert ?
La structuration et la protection du sol
Les plantes utiles ont souvent un système racinaire développé et profond qui participent à la structuration du sol. Les espèces de la famille des Crucifères comme la moutarde sont bien connues pour cela.
En ce sens, elles ont une action positive pour le sol à plusieurs niveaux :
- elles aèrent et décompactent le sol ;
- elles facilitent la circulation et la rétention de l’eau ;
- elles limitent l’érosion et le tassement du sol ;
- elles évitent le lessivage des sols.
Plutôt costaud, n’est-ce pas ? 👌🏽
Le lessivage des sols survient lorsque les eaux dissolvent et emportent les éléments nutritifs de la terre vers les couches inférieures. Laissée sans entretien, elle devient moins riche d’année en année.
C’est aussi par ces procédés que certains produits chimiques se retrouvent dans les nappes phréatiques.
L’apport de matières organiques
Il existe globalement deux façons de transformer les engrais verts en matière organique.
Après les avoir fauchés, vous pouvez choisir de les enfouir ou de les utiliser en guise de paillage naturel. Dans les deux cas, vous pouvez le faire en conservant les plantes soit entières, soit après les avoir broyées.
Gardez cependant bien en tête les points suivants :
- Ne les arrachez pas, mais fauchez-les ! Une grande partie de leur intérêt réside dans le fait de laisser le système racinaire intact afin de structurer et nourrir le sol.
- Fauchez avant que les plantes ne soient montées à graines, c’est-à-dire le stade où les graines se sont formées et sont prêtes à se répandre. Autrement, vous risquez de vous retrouver avec des plantes utiles au milieu de vos futures cultures.
Les Crucifères, dont fait partie la moutarde jaune, plongent leurs racines profondément et décompactent les sols.
L’apport en azote, carbone et phosphore
Les plantes capturent et stockent dans leurs racines les éléments chimiques de l’atmosphère et du sol.
Cela limite le besoin en fertilisants de synthèses et contribue à un jardinage plus naturel, respectueux de l’environnement et de la typologie locale des sols.
Le moment venu, vous pourrez faucher les plantes utiles en prêtant attention à ne pas les arracher : leur système racinaire doit rester en place pour accorder tous ses bénéfices à la terre.
En se dégradant, les racines vont progressivement restituer l’azote, le carbone et le phosphore qu’elles ont stockés jusque-là.
Vous pouvez aussi enfouir les déchets organiques produits par le fauchage de vos plantes utiles. Ils seront décomposés lentement par les organismes du sol et participeront à rafraîchir, enrichir et recomposer l’humus de vos parcelles.
C’est un peu comme si vous prépariez le buffet à volonté de vos prochaines cultures ! 🥘
La stimulation de la biodiversité
Certaines plantes, telles que la phacélie ou le trèfle, développent de nombreuses fleurs et représentent un havre pour les insectes. En plus d’être très jolies et de conférer un aspect champêtre à leurs environs, elles attirent de nombreux pollinisateurs et participent à entretenir la biodiversité de votre espace.
Mais elles servent aussi à la vie souterraine !
Une fois fauchées ou séchées, veillez à ce que leurs racines restent en terre. En se décomposant, elles participeront à nourrir les micro-organismes qui font vivre le sol.
Quant aux feuilles, tiges et fleurs, pensez à les réutiliser en guise de paillage gratuit et 100% naturel. Attention cependant : toutes les espèces de plantes utiles ne conviennent pas à cet usage, car certaines peuvent ensuite être difficiles à déloger.