Présentation de la rhubarbe
Originaire d’Asie et cousine de l’oseille, la rhubarbe (Rheum rhabarbarum) est une plante vivace robuste et généreuse. Facile à vivre, elle revient fidèlement chaque année au jardin dès les premiers beaux jours. Bien installée dans un sol riche, frais et profond, elle peut produire pendant une dizaine d’années sans faiblir.
Une plante au feuillage spectaculaire
Ses grandes feuilles vert mat, en forme de cœur sont spectaculaires et peuvent dépasser un mètre de haut et de large. Elles sont portées par de longs pétioles charnus, verts ou rouges selon la variété. Ce sont ces tiges épaisses que l’on récolte : légèrement acidulées, elles se cuisinent aussi bien en tartes, compotes ou confitures.
Les feuilles, en revanche, sont toxiques à cause de leur forte teneur en acide oxalique : on évite donc de les consommer ou de les donner aux animaux.
Une rusticité exemplaire
Résistante aux grands froids, la rhubarbe s’adapte à la plupart des jardins. Elle aime une exposition ensoleillée à mi-ombragée, un sol riche, frais et bien drainé, ainsi qu’un arrosage régulier sans excès. À la fin du printemps, elle peut produire une hampe florale haute et élégante, ornée de fleurs blanches verdâtres. Cette floraison est décorative, mais elle épuise la plante : mieux vaut la supprimer tôt si l’on privilégie la production.
Une alliée aussi gourmande que décorative
Facile d’entretien, la rhubarbe trouve aussi bien sa place au potager qu’au fond d’un massif ornemental. Sa silhouette généreuse et ses teintes changeantes en font une plante aussi belle que productive. Généreuse, rustique et un brin exubérante, elle incarne le lien entre esthétique et gourmandise au jardin.
Un cycle saisonnier bien rythmé
Sous ses airs robustes, la rhubarbe suit un cycle précis : croissance vigoureuse au printemps, production en été, puis repos hivernal. Comprendre ce rythme, c’est préserver la vigueur de la souche et assurer de belles récoltes l’année suivante. Car en hiver, pendant que la surface semble endormie, les racines travaillent déjà à préparer la saison à venir.
Comprendre le cycle de la rhubarbe : une vivace qui dort pour mieux repartir
La rhubarbe entre naturellement en dormance dès la fin de l’automne. La chute de la température et la baisse de la luminosité déclenchent un arrêt complet de la végétation aérienne : les feuilles se ramollissent avant de se décomposer.
Sous terre, pourtant, la souche reste bien vivante. C’est elle qui emmagasine les réserves nécessaires à la future repousse.
Faut-il couper la rhubarbe pour l’hiver ?
Oui, mais pas n’importe quand.
Quand couper la rhubarbe ?
Le moment idéal pour intervenir se situe après les premières gelées. À ce stade, le feuillage est naturellement flétri et la sève redescendue vers les racines. Si vous coupez trop tôt, vous privez la souche d’une partie de ses réserves. Si vous attendez trop, le feuillage pourri peut favoriser les maladies cryptogamiques.
Comment couper la rhubarbe pour l’hiver ?
Supprimez le feuillage au ras du sol à l’aide d’un couteau bien affûté ou d’un sécateur propre.
Éliminez les feuilles abîmées : elles peuvent abriter des larves.
Laissez les pétioles sains sur place, hachés grossièrement, pour former un paillage organique temporaire.
N’arrachez jamais la souche ! Elle doit rester en terre, intacte, pour assurer la repousse printanière.
Protéger la rhubarbe du froid : la clé d’une souche pérenne
Une fois le feuillage coupé, la priorité est de protéger la souche du gel intense et des excès d’humidité. Bien que rustique, la rhubarbe apprécie un certain confort hivernal.
Paillage épais et naturel
Recouvrez la souche d’un paillis de feuilles mortes, de compost demi-mûr ou de paille. L’épaisseur idéale se situe entre 10 et 15 cm, afin de maintenir une température stable et d’éviter les alternances gel/dégel. En sol lourd ou mal drainé, évitez les paillis trop denses (feuilles humides tassées) : ils peuvent provoquer l’asphyxie des bourgeons.
Cas particulier : la rhubarbe cultivée en pot
Les jardiniers urbains ou les amateurs de culture en pot devront être encore plus attentifs :
Rentrez le contenant dans un endroit frais mais hors gel (au garage par exemple ou à la cave). Réduisez les arrosages au minimum, juste assez pour éviter que la motte ne se dessèche totalement. Protégez le pot avec un voile d’hivernage ou du papier bulle autour du contenant pour limiter le choc thermique sur les racines.
Préparer la reprise de la rhubarbe au printemps
Le travail hivernal bien fait se traduit par une repousse vigoureuse dès mars-avril.
Dès que les températures se radoucissent et que les bourgeons pointent, retirez progressivement le paillage.
- Apportez une couche de compost mûr ou de fumier bien décomposé au pied.
- Griffez légèrement le sol autour de la souche pour l’aérer.
- Évitez les arrosages précoces : un excès d’eau sur sol froid fragilise la souche.
Les erreurs à éviter avec la rhubarbe en hiver
Même les jardiniers expérimentés peuvent commettre quelques maladresses. Voici les plus fréquentes :
- Couper trop tôt : les feuilles encore vertes nourrissent la souche jusqu’au dernier moment.
- Laisser les feuilles pourrir sur place : elles deviennent un foyer à limaces et maladies.
- Négliger le drainage : un sol gorgé d’eau en hiver peut faire pourrir le collet.
- Oublier le paillage : même rustique, la rhubarbe redoute le gel profond sur sol nu.
- Apporter du fumier frais en hiver : il brûle les bourgeons et attire les rongeurs.
Conclusion
Faut-il couper la rhubarbe pour l’hiver ? Oui, mais avec discernement.
Une taille douce après les gelées, suivie d’une protection efficace du pied, assure une souche saine et productive. Loin d’être un geste anodin, cette préparation hivernale conditionne la vigueur de vos récoltes printanières.
