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Temps de lecture : 7 min.
Oyas en terre cuite enterrée dans un potager

Les ollas, une technique d’irrigation ancestrale

Le mot “olla” vient de l’espagnol et signifie “marmite” ou “pot”. Les premières traces d’utilisation de ce système remontent à plus de 2000 ans : on en retrouve en Chine ancienne, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans les civilisations précolombiennes d’Amérique du Sud. À l’époque, les paysans enterraient des pots en terre cuite non vernissés remplis d’eau à proximité de leurs cultures pour assurer un arrosage lent et régulier.

Cette méthode, oubliée avec l’arrivée de l’arrosage sous pression et des tuyaux en plastique, refait aujourd’hui surface grâce aux enjeux actuels liés à l’économie d’eau, l’agriculture durable et le jardinage autonome.

Mais qu’est-ce qu’une olla exactement ? Comment ça fonctionne ? Quels sont ses avantages et ses limites ? Et surtout, comment l’utiliser concrètement au jardin ? On vous explique tout dans cet article complet.

Comment fonctionne une olla ?

Une olla est un pot en terre cuite microporeuse, en général de forme ronde, avec un col étroit. Le principe est très simple : L’olla est enterrée dans la terre, jusqu’au col. On la remplit d’eau. L’eau s’infiltre lentement à travers les parois poreuses du pot, en fonction de l’humidité du sol et des besoins des racines environnantes.

Les ollas sont faites en argile, une matière intelligente

L’argile est une matière naturellement poreuse, capable d’absorber, stocker et relâcher l’eau progressivement. C’est cette propriété qui permet aux plantes de bénéficier d’un arrosage lent et constant. Avant d’être utilisable, l’argile doit être cuite, un procédé qui modifie sa structure en resserrant plus ou moins ses pores.

La fabrication d’ollas respecte un processus de cuisson précis

Dans le cas des ollas, tout l’enjeu réside dans la maîtrise de la cuisson. Elles sont chauffées à une température spécifique, suffisamment élevée pour les rendre solides et durables, mais pas au point de fermer totalement les pores du matériau. Cela permet de conserver une microporosité optimale, laissant juste ce qu’il faut d’eau s’échapper dans le sol, au rythme des besoins des plantes environnantes.

L’olla est un système d’irrigation passive

Autrement dit, plus le sol est sec, plus l’olla relâche de l’eau. Et quand le sol est humide, elle « s’arrête » naturellement. C’est une forme d’irrigation passive : aucun besoin de tuyau, de pompe ou d’électricité. Pensez à contrôler le niveau d’eau tous les 4 à 6 jours environ, et à compléter si nécessaire. L’entretien reste minimal et ne demande que très peu de manipulation.

Les avantages des ollas

Si les ollas rencontrent un tel engouement ces dernières années, c’est parce qu’elles combinent efficacité, économie et respect de l’environnement. Ce système d’arrosage ancestral offre en effet de nombreux avantages concrets pour les jardiniers, qu’ils soient amateurs ou aguerris.

Les ollas permettent un arrosage ciblé et une réduction des maladies

Tout d’abord, les ollas permettent un arrosage ciblé et en profondeur, directement au niveau des racines. L’eau s’infiltre lentement et régulièrement grâce à la microporosité de l’argile, évitant le stress hydrique et assurant une hydratation constante. En diffusant l’eau sous la surface, elles évitent le mouillage du feuillage, réduisant ainsi les risques de maladies comme le mildiou.

Les ollas limitent les chocs thermiques

L’eau stockée dans l’olla s’adapte à la température du sol, ce qui limite les chocs thermiques pour les plantes, particulièrement lors des périodes de fortes chaleurs. Cette douceur d’arrosage favorise également le développement racinaire en profondeur, ce qui rend les plantes plus autonomes et résistantes à la sécheresse.

Les ollas fonctionnement de manière autonome

Les ollas offrent également un fonctionnement autonome pendant plusieurs jours, voire semaines, selon leur taille et les conditions climatiques. C’est un vrai gain de temps pour le jardinier : plus besoin d’arroser chaque jour ou de respecter des horaires précis. En parallèle, elles permettent une économie d’eau significative, jusqu’à 50 à 70 % selon les pratiques, car l’eau est délivrée uniquement là où elle est nécessaire, sans évaporation ni ruissellement — un effet renforcé lorsqu’on associe les ollas à un paillage de surface.

Côté environnement, les ollas ont tout bon : elles sont fabriquées en matériaux naturels (argile ou céramique), sans plastique ni produit chimique, ce qui en fait une solution écologique et durable.

Les ollas sont adaptables

Elles conviennent à tous types de jardins et de sols : dans les terres sableuses et très drainantes, elles évitent que l’eau ne s’infiltre trop vite ; dans les terres lourdes, elles préviennent la stagnation autour des racines. Même la météo n’est plus un obstacle : en cas de pluie, l’olla conserve son eau et la redistribue uniquement quand la terre s’assèche.

Les ollas sont esthétiques

Et pour ne rien gâcher, les ollas sont souvent esthétiques. Leur forme naturelle s’intègre discrètement au jardin, bien plus élégante qu’un arrosage goutte-à-goutte en plastique. Certaines versions sont même émaillées ou décorées, apportant une touche artisanale et chaleureuse à vos plantations.

Les précautions à connaître

Bien que très utile, la technique des ollas a aussi ses limites :

  • Zone d’action limitée : une olla ne couvre que 30 à 50 cm autour d’elle selon sa taille. Il faut donc en prévoir plusieurs pour les grandes surfaces.
  • Hivernage nécessaire : en hiver, il faut retirer les ollas si le sol gèle, pour éviter qu’elles ne se fissurent.

Olla à enterrer ou olla à planter : quelles sont les différences ?

Il existe deux grandes catégories d’ollas, qui répondent à des usages différents : les ollas à enterrer et les ollas à planter. La première, plus traditionnelle, se plante entièrement dans la terre, ne laissant dépasser que son col. Elle est idéale pour une utilisation en pleine terre, dans un potager ou au pied de massifs, et permet d’irriguer les racines en profondeur sur une plus grande surface. Grâce à leur capacité plus importante, ces ollas offrent plusieurs jours d’autonomie sans arrosage, ce qui en fait une solution parfaite pour les grandes cultures ou en période de forte chaleur.

Les ollas à planter, quant à elles, sont conçues pour être piquées dans des pots, bacs ou jardinières. Plus petites, elles conviennent parfaitement aux plantes en pot, aux cultures sur balcon ou aux potagers urbains. Leur format compact les rend faciles à installer, à déplacer, et à entretenir. Elles assurent un arrosage doux et ciblé, idéal pour les racines proches de la surface.

Olla à enterrer en argile installée dans un potager pour un arrosage écologique en profondeur

Olla à enterrer : un système d’arrosage naturel et autonome, idéal pour le potager.

Quelle taille d’olla choisir ?

La taille dépend de l’espace à irriguer et du type de culture :

Taille de l’olla Contenance Surface arrosée Autonomie
Petite 0,5 L 20–30 cm 2–3 jours
Moyenne 1–2 L 40–50 cm 3–5 jours
Grande 5 L+ 70–80 cm 5–7 jours

 

Comment installer une olla dans votre jardin ?

Matériel nécessaire :

  • Une olla
  • Une bêche ou transplantoir
  • De l’eau

Étapes d’installation :

  1. Creusez un trou de la taille de la olla, à l’endroit souhaité.
  2. Placez l’olla dans le trou, en laissant le col dépasser de 1 à 2 cm.
  3. Rebouchez avec de la terre autour du pot.
  4. Remplissez d’eau.
  5. Couvrez l’ouverture avec un bouchon ou une pierre plate pour éviter l’évaporation et les moustiques.

Où utiliser les ollas ?

Les ollas peuvent être utilisées dans de nombreux contextes :

  • Dans un potager en pleine terre
  • En jardinières ou bacs de culture
  • Sur une terrasse ou un balcon
  • En serre ou tunnel
  • Pour des arbustes plantés récemment

Elles sont particulièrement efficaces pour les cultures de tomates, poivrons, courges, haricots, melons, aromatiques, etc.

Ollas : la solution idéale pour partir en week-end ou en vacances

L’un des grands avantages des ollas est leur autonomie, qui en fait une excellente alliée pour vos absences. Grâce à leur capacité à diffuser l’eau lentement et directement aux racines, les ollas permettent à vos plantes de rester hydratées sans intervention extérieure. Selon la taille du pot, la nature du sol et les conditions climatiques, une olla peut fonctionner en autonomie pendant plusieurs jours, voire jusqu’à deux semaines.

Ce système vous évite d’avoir à installer une solution d’arrosage automatisée ou de solliciter un voisin. En plus de leur efficacité, les ollas réduisent le risque de sur-arrosage ou de dessèchement, puisque les plantes absorbent uniquement l’eau dont elles ont besoin. Résultat : un jardin ou un balcon qui reste verdoyant et en bonne santé pendant votre absence, et un retour sans mauvaise surprise.

Que vous cultiviez en pot, en bac ou en pleine terre, les ollas vous offrent une tranquillité d’esprit précieuse, tout en prenant soin de votre jardin de façon naturelle et économe.

Conclusion

Une olla est un pot en argile microporeux qui permet d’irriguer les plantes en douceur. Facile à installer et compatible avec tous types de jardins, elle simplifie l’arrosage tout en permettant d’économiser jusqu’à 70 % d’eau. Qu’elle soit fabriquée maison ou achetée dans le commerce, la olla constitue un outil simple et efficace pour jardiner autrement.

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Deux femmes arrosent et jardinent en souriant.