Pastèque à confire pour instant plaisir

Croquer à pleines dents dans une tranche de pastèque bien juteuse a le don d’atténuer les effets de la chaleur estivale. Elle est LE fruit rafraîchissant par excellence. Mais saviez-vous qu’il existe une variété de pastèque un peu particulière, qui ne se mange que cuite ?

Un peu de botanique

La pastèque, tout comme la coloquinte officinale (comestible - à ne pas confondre avec les coloquintes ornementales), appartient au genre des Citrullus, lui-même membre de la grande famille des Cucurbitacées. 480 variétés de pastèque sont inscrites au Catalogue Officiel Européen !

Les plus connues sont les pastèques à la chair rose rouge, dont on déguste la chair aqueuse et sucrée au cœur de l’été. Il existe pourtant une autre pastèque bien moins connue, la pastèque à confire.

Une étrange cousine

Vue de l’extérieur, elle ressemble comme deux gouttes d’eau à ses célèbres cousines. Son écorce lisse et vert pâle, parsemée de taches argentées, laisse peu de place au doute. Sa forme, allongée ou ronde selon la variété, n’est pas non plus très différente. Pourtant, une fois coupée en deux, c’est une autre affaire ! La surprise est totale à la découverte de cette chair blanc vert et de ses graines rouges ou vertes selon la variété.

Elle est tellement atypique qu’elle est affublée de nombreux petits noms : citre, méréville, courge barbarine ou gigérine, melon d’Espagne, melon à chair verte...

Un petit tour au potager

Côté culture, elle a les mêmes exigences que les autres pastèques et apprécie la chaleur. Originaire du Nord de l’Afrique, elle supporte bien les climats secs et chauds. Sa culture est ainsi peu gourmande en eau. Comme toutes les cucurbitacées, elle demande un sol plutôt riche en azote et appréciera un apport de compost à la plantation.

Semée entre mars et mai en godets, elle nécessite un repiquage, possible jusqu’au mois de juin. Afin de conserver la fraîcheur et l’humidité du sol, mais aussi pour isoler les fruits de la terre, le paillage reste la meilleure solution.

Une fois passée l’étape du repiquage, sa culture est simple et consiste avant tout en arrosages réguliers pendant les fortes chaleurs estivales. Coureuse de nature, la pastèque a besoin de place car ses tiges peuvent atteindre trois mètres de long. Ses feuilles caractéristiques, triangulaires et découpées, se transforment parfois en vrilles, permettant à la plante de s’accrocher et de grimper sur un support.

Chaque plant de pastèque porte de petites fleurs jaune pâle, mâles et femelles. Un petit fruit présent à la base de la fleur se développera une fois celle-ci pollinisée.  

Il est toujours possible de pincer les tiges (c’est à dire de les tailler) après la troisième ou quatrième feuille suivant le fruit, afin que celui-ci grossisse encore plus.  

Petite astuce : pour savoir si votre pastèque est prête à être récoltée, il suffit d’en tapoter légèrement l’écorce. Si le fruit sonne creux, il est mûr ! Les pastèques pèsent généralement entre 2 et 5kg et se récoltent en août-septembre.

Une alliée du cuisinier

Petite particularité : cette pastèque ne se consomme pas crue ! En revanche, une fois cuite, le champ des possibles est impressionnant :

  • Mêlée à d’autres saveurs, elle constitue une base idéale pour de délicieuses confitures sucrées, grâce à ses propriétés gélifiantes. Ainsi, 1kg de pastèque, 500g de sucre, un citron non traité et une gousse de vanille suffiront à régaler vos papilles. Pour les amateurs de saveurs exotiques, la pastèque à confire se marie également avec l’ananas et la mangue, ou encore avec un enivrant mélange d’orange, de badiane et de rhum !
  • Confite, elle décorera et agrémentera de nombreuses pâtisseries, comme les gâteaux des rois typiques de la Provence.
  • Cuisinée en chutney, agrémentée de cannelle, laurier, cardamome et anis, elle accompagnera à merveille une viande froide.

Alors, qu’attendez-vous pour vous laisser tenter par l’expérience sucrée de la pastèque à confire  !